Moi et le tourisme (témoignage de Yamila)
Les touristes viennent à
Cuba attirés par diverses chants de sirènes... Parmis
les plus classiques: le rhum, le soleil, les « négresses »
et une situation politique pour le moins curieuse.
Depuis la
perspective des résidents de l'île, comme dans n'importe
quelle partie de la planète, la confrontation avec le touriste
fonctionne comme indice de la situation à l'intérieur
du pays dans le sens où l'autre se trouve sur son propre
territoire; mais je pense qu'à Cuba cette connotation est pour
le moins spéciale. Comme produit de l'enfermement auquel les
cubains ont été soumis pour tant de temps (certains
adultes n'ont jamais pu sortir du pays), la rencontre, l'amitié
et le mariage avec le touriste se converti en une alternative presque
unique de sortie du pays au moyen d'une carte d'invitation (ce sont
les termes juridiques manipulés par presque la totalité
de la population). Cette, sans aucun doute, très spéciale
situation, conditionne significativement toutes les unions et
désunions qu'il peut se produire entre les nôtres et les
étrangers ou « yumas », comme nous les
avons tendrement nommés, avec comme conséquence des
catastrophes à beaucoup de niveaux.
Dans la conscience
collective cubaine, déjà bien maltraitée, s'est
installé un sentiment paradoxal et simultané
d'infériorité et de supériorité provoqué
par une réflexion plus ou moins égale à la
suivante: « Le touriste est supérieur et a
tellement d'argent pour profiter de ce que je ne peux avoir à
l'intérieur de mon propre pays (par exemple: les cubains ne
peuvent loger dans les hôtels); mais dans le même temps,
moi qui suis plus intelligent, je vais vivre de lui en lui offrant de
la camelote à des prix modifiés » Une amitié
ou relation interessée (triste destin de ces trompeurs qui
deviennent généralement eux mêmes trompés,
ce que l'on appelle le jinetérisme, qui a une quantité
importante de variantes dignes d'être analisées dans
d'autres contextes), ou simplement lui volant quand l'opportunité
se présente.
Ceux-ci sont seulement quelques effets
superficiels que même les néofites peuvent observer,
pendant que croît journalièrement le nombre de visiteurs
et s'étendent de plus en plus les comportements inapropriés
comme ceux que je viens de cité, inclus dans des régions
du pays où l'affluence du tourisme est presque
nulle.
Parallèlement et logiquement se détériore
le critère qui se tient sur les cubains dans le reste du monde
et nous le payons.
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Los
turistas vienen a Cuba atraidos por variados cantos de sirenas; entre
los más clásicos: ron, sol, mulatas y una situación
política cuando menos curiosa. Desde la perspectiva de los
residentes de la isla, como en cualquier paraje del planeta, la
confrontación con el turista funciona como catador o medidor
de la situación dentro del país en tanto tienes el
"otro" en tu mismo territorio; pero pienso que en Cuba esta
confrontación tiene connotaciones un tanto especiales. Como
producto del encerramiento al que los cubanos hemos sido sometidos
por tanto tiempo (algunos adultos no han podido nunca salir del
país), el encuentro, la amistad y el matrimonio con el turista
se convierte en una alternativa casi única de salida
del país mediante una carta de invitación (estos
ya son términos jurídicos manejados casi por la
totalidad de la población). Esta sin lugar a dudas muy
especial situación condiciona significativamente todas los
encuentros y desencuentros que puedan producirse entre los nuestros y
los extranjeros o yumas, como les hemos "cariñosamente"
apodado, con consecuencias de catástrofe en muchos sentidos.
En la conciencia colectiva del cubano, ya de por sí
bastante maltratada, se ha ido asentando un sentimiento
paradójicamente simultáneo de inferioridad y
superioridad provocado por una reflexión más o menos
como la siguiente: el turista es superior en tanto tiene el dinero
para disfrutar de lo que no puedo yo dentro de mi país (en los
hoteles, por ejemplo, no le es permitido a los cubanos hospedarse);
pero al mismo tiempo yo que soy más inteligente (cabrón
en el argot) y voy a vivir de él ofreciéndole baratijas
con precios alterados, una amistad o relación interesada
(triste camino en el que los burladores terminan generalemente
burlados y al que se le ha llamado jineterismo, el cual ya tiene una
cantidad importante de variantes dignas de ser analizadas en otro
contexto), o simplemente robándoles cuando la oportunidad se
presente. Estos son solamente algunos efectos superficiales que
pueden observar incluso los menos observadores, mientras que crece
diariamente el número de visitantes y se expanden más y
más comportamientos inapropiados como los que antes cité
incluso en regiones del país donde la afluencia de turismo es
casi nula (cuando cae uno hay que aprovechar). Paralela y lógicamente
se deteriora el criterio que sobre los cubanos se tiene en el mundo y
terminamos pagando "justos por pecadores".